Le rétroviseur extérieur est plus qu’un simple miroir fixé sur la portière : il constitue une extension indispensable de votre champ de vision. Conduire avec un rétro abîmé ou manquant augmente drastiquement le risque d’accident, expose à une amende de 68 € et peut même entraîner l’immobilisation du véhicule lors d’un contrôle technique. Pourtant, remplacer ou changer un rétroviseur reste l’une des réparations les plus accessibles pour un conducteur averti : quelques outils, un peu de méthode et vingt minutes suffisent bien souvent à remettre votre voiture en conformité, sans forcément passer par l’atelier.
Dans cette série d’articles, vous découvrirez :
- Quand détecter qu’il est temps de remplacer votre rétro ;
- Comment sélectionner le modèle compatible, du rétro manuel au miroir dégivrant avec détecteur d’angle mort ;
- La procédure détaillée, étape par étape, pour réaliser le changement sans stress ;
- Le temps et le budget à prévoir, ainsi que les solutions de garantie comme Linkar pour sécuriser vos dépenses.
Commençons par comprendre pourquoi un rétroviseur pleinement fonctionnel est non négociable pour votre sécurité et votre portefeuille.
Pourquoi un rétroviseur intact est indispensable
Sécurité : champ de vision et angles morts
Un rétroviseur en bon état garantit une perception latérale et arrière sans déformation ; il réduit les angles morts, facilite les changements de voie et protège les usagers vulnérables (cyclistes, trottinettes, piétons). Sur les modèles modernes, le miroir est parfois couplé à des capteurs d’angle mort (BSM) ou à une caméra ADAS ; un éclat ou un mauvais alignement suffit à fausser la détection et à déclencher des alertes erronées.
Législation et contrôle technique
Le Code de la route impose trois miroirs homologués : côté conducteur, côté passager et central. Tout dispositif « rafistolé » – scotché, fissuré ou dépourvu de coque – est considéré non conforme ; l’amende forfaitaire s’élève à 68 €, majorée en cas de récidive. Lors du contrôle technique, un rétroviseur cassé figure parmi les défaillances majeures : le véhicule peut être refusé et doit repasser après réparation. Conserver un rétroviseur intact est donc aussi une exigence administrative.
Quand faut-il remplacer son rétroviseur ?
Signes d’usure ou de panne
Même si un rétroviseur n’est pas une « pièce d’usure » au sens strict, plusieurs indices doivent vous alerter. La glace de rétroviseur fissurée réduit la visibilité nocturne ; un miroir jauni ou piqué par le temps déforme les distances ; un mécanisme de réglage bloqué (manuel, mécanique ou électrique) empêche d’ajuster l’angle de vue ; enfin, un clignotant intégré ou un dégivrage qui ne s’allume plus signale souvent une panne interne. Dès qu’un de ces symptômes apparaît, le remplacement du rétroviseur extérieur devient une priorité pour la sécurité et pour éviter toute verbalisation.
Scénarios courants de casse
Les causes les plus fréquentes restent les manœuvres dans un parking étroit, les accrochages à faible vitesse ou les actes de vandalisme. Sur autoroute, un impact de gravillon peut également fissurer la coque de rétroviseur. Par ailleurs, les rétros électriques équipés de moteurs de rabattement souffrent parfois d’un engrenage fragilisé par le gel ou la corrosion ; un craquement à chaque ouverture annonce un futur blocage. Ignorer ces signaux finit par rendre impossible tout réglage rétroviseur, et augmente le risque d’accident.
Check-list “Dois-je remplacer ou réparer ?”
– La glace est-elle fendue, étoilée ou ternie ?
– Le mécanisme de réglage (molette, joystick, bouton) répond-il encore ?
– Les fonctionnalités électriques (dégivrage, rabattement, clignotant, capteur d’angle mort) sont-elles actives ?
– La coque présente-t-elle des éclats ou un jeu anormal ?
– Avez-vous reçu une remarque lors d’un dernier contrôle technique ?
Si vous cochez au moins un de ces points, il est temps de changer votre rétroviseur plutôt que de rouler avec un équipement défaillant. Dans la suite, nous verrons comment sélectionner le bon modèle compatible avec votre véhicule avant d’entamer la procédure de remplacement.
Choisir le bon modèle de rétroviseur
Types de réglage
Selon la finition de votre voiture, le rétroviseur peut se décliner en trois architectures :
- Le rétroviseur manuel : réglage direct par la main depuis l’extérieur ; mécanique simple, coût minimal.
- Le rétroviseur mécanique : petite molette ou manivelle située à l’intérieur ; un câble Bowden actionne la glace.
- Le rétroviseur électrique : joystick au tableau de bord, moteurs intégrés ; parfois couplé à un dégivrage, à un rabattement automatique ou à un détecteur d’angle mort.
Identifier la bonne version évite d’acheter une pièce sous-équipée (par exemple un rétro manuel sans faisceau alors que le véhicule est câblé pour un modèle électrique).
Options à surveiller
Sur les modèles récents, le rétroviseur extérieur devient un véritable module électronique : clignotant à LED, répétiteur de caméra, verre électrochrome, sonde de température… Chaque option ajoute des fils dans le faisceau ; comptez le nombre de broches du connecteur pour commander la référence adéquate. Une simple inversion (ex. six broches au lieu de neuf) et la fonction dégivrage rétroviseur restera muette, voire créera un défaut tableau de bord.
Compatibilité et référence OEM
Le moyen le plus sûr reste d’utiliser la référence OEM gravée sur la coque ou consultable dans la base constructeur ; vous garantissez ainsi l’alignement parfait et la teinte de peinture correcte (rétroviseurs apprêtés ou déjà peints). Les places de marché mentionnent aussi la clé VIN : renseignez-la pour filtrer les versions compatibles.
Tableau comparatif : OEM vs Aftermarket
Critère | Pièce OEM (constructeur) | Pièce aftermarket |
---|---|---|
Ajustement & finition | Parfaitement conforme, peinture d’origine | Qualité variable, parfois coque à peindre |
Fonctions électriques | 100 % des options supportées | Certaines options manquantes ou génériques |
Prix moyen | Élevé (150 € – 400 €) | 30 % à 50 % moins cher |
Garantie | Souvent 1 an pièces | 1 an à vie selon la marque |
Disponibilité | Réseau officiel, délai possible | Stock e-commerce, livraison rapide |
Ce tableau vous aide à peser le surcoût d’une pièce authentique contre l’économie d’un composant adaptable ; dans tous les cas, vérifiez la liste des options actives (LED, miroir chauffant, rabattement) pour éviter une mauvaise surprise au montage.

Matériel et préparation avant d’intervenir
Outils indispensables
Avant de changer un rétroviseur extérieur, rassemblez une petite trousse de base : un tournevis Torx ou cruciforme (selon la marque), une clé à cliquet avec douilles de 8 mm à 13 mm, un levier plastique pour déclipser sans rayer la laque, et un chiffon micro-fibre pour essuyer la zone de pose. Sur les véhicules récents, un testeur multimètre peut s’avérer utile afin de vérifier qu’un circuit de dégivrage rétroviseur reçoit bien 12 V, tandis que les amateurs de finition emportent un petit pot de peinture correctrice pour masquer d’éventuelles micro-égrenures autour des fixations.
Sécurisation du véhicule
Stationnez sur un sol plat, serrez le frein à main et coupez totalement l’alimentation : sur un modèle électrique, l’idéal est de débrancher la borne négative de batterie afin d’éviter tout court-circuit lorsqu’on manipule le faisceau du rétroviseur électrique. Descendez la vitre de la porte concernée pour obtenir une prise directe sur la coque ; vous limiterez ainsi le risque de rayer le panneau extérieur. Protégez enfin la peinture avec une bande d’adhésif de carrossier ou un vieux drap plié, puis glissez la tête des outils à travers cette protection lorsque vous déclipsez le cache.
Consultation de la revue technique
Chaque modèle possède son ordre de démontage : certains caches se déclipsent du haut vers le bas, d’autres recèlent une petite vis cachée derrière le joint de glace. En parcourant la revue technique officielle ou un tutoriel PDF Oscaro, vous saurez où insérer le levier plastique et quel couple de serrage appliquer au remontage. Cette lecture préalable évite de casser un clip ou d’arracher un faisceau, surtout si votre rétroviseur intègre un répétiteur LED ou un capteur d’angle mort.
Confort et visibilité pendant l’intervention
Choisissez un jour sec, bien éclairé : la poussière adhère moins aux joints et la lumière naturelle facilite l’alignement du miroir. Enfilez des gants nitrile pour conserver une bonne sensibilité tactile tout en protégeant la glace neuve des empreintes grasses ; un résidu de sébum peut en effet altérer le traitement anti-éblouissement d’un verre électrochrome. Enfin, prévoyez une petite table roulante ou un carton épais où poser vis et rondelles : perdre une entretoise derrière la garniture de porte allonge inutilement le temps de travail.
Une fois le poste prêt et le véhicule sécurisé, vous pouvez passer à la procédure de démontage proprement dite : c’est là que le vrai travail de remplacement du rétroviseur commence.
Procédure pas-à-pas pour remplacer un rétroviseur complet
Une fois votre poste de travail sécurisé, il est temps de changer votre rétroviseur extérieur proprement dit. La méthode diffère légèrement d’un constructeur à l’autre, mais suit toujours la même logique mécanique ; prenez votre temps car la carrosserie et les clips plastiques restent fragiles, surtout par temps froid.
Dépose du cache intérieur ou de la garniture
Commencez par passer la main à l’intérieur de la porte pour localiser le cache triangulaire. Sur la plupart des citadines, il se déclipse vers l’habitacle ; palpez la périphérie pour sentir l’encoche prévue pour le levier plastique. Un mouvement de cisaillement doux suffit : vous entendrez un petit « clic » caractéristique. Sur certains utilitaires ou SUV, le cache est vissé ; là, le tournevis Torx inséré dans l’alvéole dissimulée derrière un bouchon en caoutchouc libère la pièce. Si le véhicule possède un rétroviseur mécanique, la molette de réglage se sépare souvent en la faisant tourner d’un quart de tour dans le sens antihoraire ; n’utilisez jamais de pince, sous peine de marquer le grain du plastique.
Désaccouplement de la commande
Quand le cache est au sol, le faisceau ou la gaine Bowden apparaît tout de suite. Pour un rétroviseur électrique, pressez la languette du connecteur et tirez bien dans l’axe ; le verrouillage dispose d’un ergot de sécurité destiné à éviter les faux-contacts. Remarquez l’ergonomie : la partie mâle comporte parfois un détrompeur oblique ; notez son orientation afin de ne pas forcer au remontage. Pour un rétro à câble, il suffit d’écarter le clip qui enserre la gaine puis de dégager la boule rotulée fixée sur le palonnier ; le geste demande un peu de doigté mais aucune force brute.
Extraction de l’ancien rétroviseur
Trois boulons, le plus souvent en clé de 10 mm, retiennent l’ensemble sur le chant de porte. Desserrez-les en étoile, un quart de tour chacun, pour répartir la tension sur la tôle ; vous éviterez ainsi de vriller la platine intérieure. Tenez la coque de l’autre main pendant le desserrage final : un rétroviseur haut de gamme avec moteur de rabattement pèse parfois plus d’un kilo ; s’il glisse, la pointe peut rayer la laque ou fissurer la vitre. Dès que la pièce se libère, sortez-la par l’extérieur en surveillant le passage du faisceau ; certains harnais comportent une butée en caoutchouc destinée à l’étanchéité.
Préparation du support et positionnement du joint
Profitez du logement nu pour passer un chiffon imbibé d’alcool isopropylique ; vous ôtez ainsi les traces d’oxydation et les restes de ruban mousse. Vérifiez que le joint d’étanchéité fourni avec le nouveau rétro épouse bien la découpe ; si vous réemployez l’ancien, chauffez-le quelques secondes au décapeur réglé sur 60 °C pour lui redonner de la souplesse. Ce joint assure la barrière contre l’eau ; un mauvais centrage favorisera la condensation dans le miroir et la corrosion des broches.
Installation du rétroviseur neuf
Présentez la nouvelle coque face à la porte, alignez les goujons de fixation et poussez-les doucement jusqu’à sentir la portée métallique. Revissez d’abord à la main pour éviter tout pas croisé ; serrez ensuite au couple préconisé (en général 5 N m). Un serrage excessif fissure facilement les pattes de polyamide ; un serrage insuffisant génère des vibrations à 110 km/h. Réinsérez enfin le faisceau : la prise électrique doit cliquer nettement. N’hésitez pas à tester immédiatement le rabattement ou le dégivrage rétroviseur ; il vaut mieux s’apercevoir d’un mauvais contact avant de remonter la garniture.
Remontage et tests finaux
Reclipsez le cache intérieur en commençant par le bord supérieur pour chasser l’air derrière la mousse d’insonorisation. Vérifiez le jeu : la pièce doit rester solidaire même en la tirant fermement. À ce stade, actionnez la commande au tableau de bord : le moteur de réglage rétroviseur doit déplacer la glace sans saccade, le clignotant intégré doit pulser à rythme fixe et la surface du miroir doit tiédir au bout de trente secondes si la fonction chauffante est active. Sur un modèle équipé d’un détecteur d’angle mort, mettez le contact : le pictogramme sur le verre devrait s’allumer brièvement lors de l’autotest système.
Vous venez de changer un rétroviseur complet ; le véhicule est prêt pour la route et la conformité réglementaire est rétablie.
Combien de temps faut-il pour changer un rétroviseur ?
La durée dépend surtout du type d’équipement. Sur une citadine dotée d’un rétroviseur manuel, l’opération complète, dépose et repose comprises, tourne autour de quinze minutes ; la majorité du temps se concentre sur la remise en place du joint et le repositionnement du cache. Un rétroviseur électrique rabattable nécessite quelques minutes supplémentaires pour guider le faisceau et vérifier les moteurs ; comptez vingt à vingt-cinq minutes pour un bricoleur soigneux.
Chez un professionnel, le passage sur banc de calibration ADAS, obligatoire pour certains capteurs d’angle mort, allonge la prestation : une demi-heure de main-d’œuvre et une dizaine de minutes de paramétrage logiciel. Quant à la glace seule, elle se remplace en moins de dix minutes porte ouverte, véhicule simplement à l’arrêt et contact coupé.
Budget, garanties et aides financières
Le prix d’une glace de rétroviseur simple oscille entre 20 € et 40 € ; ajoutez une dizaine d’euros pour une version dégivrante. Le rétroviseur complet varie de 70 € pour un modèle manuel non peint à plus de 400 € lorsqu’il inclut rabattement motorisé, répétiteur LED et détection d’angle mort. En atelier, la main-d’œuvre se facture entre 40 € et 80 € ; la facture dépasse donc parfois 500 € sur des berlines premium.
Les assurances couvrent rarement la casse isolée d’un rétro sauf si la garantie bris de glace étendue figure au contrat. Une alternative consiste à souscrire une garantie panne mécanique : l’offre Premium de Linkar prend en charge jusqu’à 15 000 € de réparations sur les organes électriques, y compris les moteurs et faisceaux de rétroviseurs, tant que le véhicule n’a pas franchi 250 000 km et que l’entretien constructeur est respecté. Cette couverture fonctionne dans toute l’Union européenne, ce qui sécurise un road-trip à l’étranger.
Conclusion
Entre visibilité, conformité légale et valeur de revente, garder un rétroviseur impeccable n’est pas un luxe mais une exigence de sécurité. Vous savez désormais repérer les signes d’usure, sélectionner la référence OEM ou adaptable qui convient à votre voiture, préparer votre poste de travail et exécuter aussi bien le remplacement complet que la pose d’une simple glace. Quinze à vingt minutes d’attention vous évitent une amende, un refus de contrôle technique et surtout un angle mort imprévu. Si vous craignez la panne d’un moteur de rabattement ou d’un dégivrage, pensez aux garanties tierces comme Linkar ; elles absorbent le coût des réparations imprévues et vous laissent l’esprit libre.

FAQ
Puis-je rouler quelques jours sans rétroviseur passager ?
Le Code de la route tolère l’absence d’un seul miroir côté passager uniquement si les deux autres sont intacts ; néanmoins, vous restez verbalisable dès qu’un agent estime que la visibilité latérale est insuffisante.
Existe-t-il un rétroviseur universel pour tous les modèles ?
Non ; la forme de la coque, l’angle de fixation et la connectique diffèrent selon chaque génération de véhicule. Un prétendu modèle universel nécessite souvent une patte d’adaptation et perd les fonctions électriques.
Un rétroviseur d’occasion est-il une bonne idée ?
Oui pour les modèles rares, à condition de vérifier la provenance et l’intégrité des broches. Assurez-vous qu’aucun airbag latéral ne s’est déclenché dans la porte donneuse ; la chaleur d’explosion peut endommager le faisceau.
Dois-je réinitialiser quelque chose après changement d’un rétro électrique ?
Sur certains véhicules, un cycle complet de rabattement et de réglage suffit ; sur d’autres, une procédure OBD rapide réenregistre l’angle zéro. Consultez la revue technique.
Le détecteur d’angle mort reste éteint après remplacement ; que faire ?
Vérifiez d’abord le nombre de broches : un connecteur ne comportant que six broches au lieu de neuf désactive le radar latéral. Contrôlez ensuite le fusible dédié et passez une lecture de codes défauts.
Le miroir dégivrant chauffe par intermittence ; est-ce grave ?
Un faux-contact entre la cosse plate et la languette de cuivre génère un fonctionnement aléatoire. Débranchez la batterie, écartez légèrement les pattes de la cosse pour augmenter la pression de contact, puis rebranchez et testez.